LE COIN DES CURIEUX, N ° 55

Après la crise du phylloxéra, la culture de la vigne dans le Midi est confrontée à la fraude de viticulteurs qui recherchent la quantité au profit de la qualité, avec la pratique du sucrage.
La modernisation de la culture de la vigne, l’exportation des vins d’Algérie coupés avec la production locale aboutit à une production de vin abondante qui provoque, en 1907, la baisse du prix et la chute des cours.
La ruine des petits viticulteurs avec la chute de l’économie méridionale engendre la révolte de tout un peuple.
Marcelin Albert, cafetier et vigneron, créateur du Comité d’Argeliers publie le journal le Tocsin, organe de la lutte viticole. Il va fédérer les revendications et prendre la tête des manifestants qui se rassemblent à Béziers au mois de mai 1907 (150 000 manifestants) et à Montpellier le 9 juin 1907 (700 000 manifestants).
Au mois de juin, Clémenceau, président du Conseil, fait intervenir l’armée pour rétablir l’ordre. Des incidents éclatent à Narbonne où l’on compte plusieurs morts.
Le 20 juin 1907, au lendemain des manifestations qui ont ensanglanté le Midi, le 17e régiment d’infanterie de ligne, stationné à Agde et composé de conscrits du pays, se mutine et se rend à Béziers où il occupe les allées Paul Riquet, en signe de solidarité.
Le 21 juin le général Bailloud dépêché sur place pour ramener la troupe, garantit aux mutins qu’aucune punition individuelle ne leur sera infligée. Ils seront pourtant déportés à Gafsa en Tunisie.





En savoir plus :
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« Les évènements du Midi » dans l’Indépendant des Basses-Pyrénées du 22 juin 1907
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Claude Lapeyre, « Au cœur des crises politiques et sociales », Bulletin de la Société archéologique de Béziers, 1984
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Jean Sagnes, « La place des Biterrois dans la protestation viticole » dans : La révolte du Midi viticole cent ans après, 1907-2007, Presses universitaires de Perpignan, 2008