Le colonel Durand a aujourd’hui cent ans. Il n’a pourtant rien oublié de son engagement actif dans la Résistance régionale sous le nom de code de Roch. Sa mémoire semble avoir gravé le moindre détail avec une netteté surprenante.
Il fut le chef de l’Armée Secrète du biterrois et il a pris part, à ce titre, à toutes les activités de harcèlement de l’ennemi. Distribution de journaux et de tracts, transports de documents vers des « boîtes aux lettres », tissage de réseaux amis, réception de parachutages de matériel, exfiltration de juifs en Espagne, sabotages en tous genres. Son récit qu’il a peaufiné pendant tant d’années (et qu’il accepte enfin de nous livrer) se veut la stricte description sans fard des réalités sur le terrain. On y suit pas à pas ce que fut le quotidien d’un soldat de l’armée des ombres, ce travail patient de fourmi bien loin des récits exaltés des résistants de la dernière heure. Engagement sans failles, fait d’abnégation, de souffrances, de froid et de faim parfois, mais toujours d’un grand courage.
Il se termine hélas par la tristement fameuse tragédie de Fontjun dont il a survécu mais où tant de ses amis sont tombés … et auxquels il a voulu par son témoignage rendre un dernier hommage.
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Éditions CSProd (accompagné du DVD du spectacle Son et Lumière de l’été dernier sur la Résistance en biterrois)
Illustration
Photographie du colonel Durand